Le Modèle IR Intelligence Relationnelle

LA CO-RÉGULATION

Lorsqu’une personne se trouve dans une état dérégulé, c’est à dire qu’elle est soit submergée par des émotions, soit au contraire coupée de ses émotions et sensations internes, ou encore qu’elle n’est pas consciente de sa dérégulation, elle n’a, à ce moment là, pas les ressources nécessaires pour sortir seule de cet état.

Je parle ici de dérégulation du Système Nerveux Autonome (SNA) ; en effet, à l’évocation d’un souvenir, ou parfois d’une situation particulière de la vie, nous captons inconsciemment des signaux perçus comme dangeureux, auxquels le SNA va automatiquement réagir pour chercher à retrouver de la sécurité. Pour cela le SNA s’engage dans différents états (état “sympathique”, état “vagal dorsal”) le plus adapté à la situation (de danger, ou de danger de mort). Cette situation perçue comme dangereuse fait souvent référence au passé, elle peut être en dehors du champ de la conscience, mais le SNA continue d’y réagir comme à l’époque, lorsque le danger était réel.

La Co-régulation est l’intervention directe du thérapeute pour réguler le Système Nerveux, et le ramener à un état de sécurité (état “vagal ventral”).

Pour réaliser cela on s’appuie sur la Théorie Polyvagale (TPV) de Stephen Porges, et les applications de la TPV à la psychothérapie par Déborah Dana, auteur du livre La théorie Polyvagale en thérapie - Engager le rythme de la régulation (SATAS, 2018).

En séance je prends le temps d’expliquer la TPV, de la mettre en perspective avec votre histoire personnelle, et d’en faire une expérience consciente. L’objectif est de retrouver le chemin d’un état régulé et sécure, plus adapté à la réalité du présent.

Si vous souhaitez en savoir plus dès maintenant, voici deux vidéos qui proposent une bonne illustration de la Théorie PolyVagale.

Vidéo qui montre avec une pointe d'humour, le fonctionnement de notre SNA selon la TPV.

Vidéo officielle de la TPV, qui montre également le lien entre les traumas du passé et l’état du SNA aujourd’hui.

L'AUTO RÉGULATION

Lorsqu’une personne a accès à son monde intérieur, c’est à dire qu’elle ne fait plus l’expérience d’un état dérégulé de son Système Nerveux Autonome, mais plutôt de certaines parties d’elle-même, c’est à dire qu’elle peut observer ses pensées, ses ressentis physiques, ou qu’on peut assez facilement déterminer ses conflits intérieurs, on va l’accompagner pour qu’elle puisse elle-même se réguler, en s’appuyant sur ses propres ressources.

L’Auto-Régulation s’inspire librement de l’IFS (internal Famlily System = Système familial intérieur), modèle thérapeutique développé par le Dr Schwartz depuis 25 ans.

Le modèle IFS est un modèle de psychothérapie basé sur une approche systémique, et sur le principe de multiplicité du psychisme.
Le psychisme est considéré comme un ensemble de “parties”, chacune ayant des rôles, des besoins, des intentions et des façons d’agir, de penser ou de s’exprimer différents. Ces parties sont plus ou moins actives selon les circonstances du moment, et leur rôle a pu être renforcé, ou dérégulé au cours d’événements antérieurs traumatisants, les forçant à adopter un rôle souvent inconfortable et parfois négatif en apparence.

Schwartz a pu distinguer certaines parties en fonctions de leurs rôles, communs à tous les individus :

Les exilés sont des parties créées dans notre système lors d’évènements traumatisants qui nous ont fait ressentir des états émotionnels intenses tels que la peur, l’humiliation, la tristesse, la honte, ou le figement. Ces parties sont blessées, vulnérables, souvent jeunes, elles sont coincées dans la situation traumatisante (émotion, ressentis, croyances et parfois les images associées).

Ces parties ont été dissociées de nous afin que nous puissions continuer à vivre à peu près normalement. Nous en avons peu ou pas conscience, elles s’expriment plutôt par des émotions et des ressentis désagréables : une boule dans le ventre, un noeud dans la gorge, le figement, un serrement au coeur, des larmes qui montent… On ne sait pas d’où ça vient, mais ça vient nous submerger.

En effet ces parts exilées sont en grande majorité maintenues hors du champ de la conscience par d’autres parts :

Les parties blessées

Les parties protectrices

Il en existe plusieurs types, mais leur objectif commun est de nous protéger des situations qui risqueraient de réactiver nos exilés et nous faire ressentir leur détresse.

Ils se distinguent par leur mode d’action, mais cette fois ils sont visibles et/ou conscients :

Certains sont des comportements prédictifs et répétitifs, comme se couper de ses émotions ou ressentis, nos comportements de défense/attaque comme se justifier, se soumettre, rejeter la faute sur l’autre, se mettre en colère, nos stratégies d’évitement comme les phobies.

D’autres sont des pensées ou croyances sur soi et le monde (c’est ma faute si..., je suis nul.le ..., le monde est dangereux, ...).

Les derniers enfin interviennent lorsque les premiers n’ont pas réussis à maintenir les parties blessées sous le tapis. Ils vont agir en urgence et ponctuellement pour calmer, inhiber ou soulager l’inconfort émotionnel ou physique ressenti à travers l’exilé. Ça peut être boire un verre, manger, fumer une cigarette ou faire une partie de jeu vidéo. Si la partie blessée est apaisée cela aura eu l’effet escompté, mais si le problème n’est pas traité à son origine, cette partie va être réactivée et le comportement ponctuel va se répéter, et pourra donner lieu à des addictions.

Le Self, un aspect fondamental de l’IFS

En effet si toutes les parties précédentes se construisent au fur et à mesure des évènements de la vie, dès sa naissance chaque individu dispose d’un Self, doté de qualités universelles, telles que le calme, la créativité, le courage, la confiance, la clarté, la connexion, la curiosité et la compassion. Le Self est l’essence de notre être en devenir, et c’est ce qui resterait de nous si nous pouvions identifier et distinguer de soi toutes nos parties blessées (qui souffrent) et protectrices (qui tentent de limiter les souffrances des premières).

Ces qualités du Self sont donc présentes et intactes en chacun de nous, mais le Self peut sembler inexistant car inaccessible, derrière nos protecteurs, qui ont pris le pouvoir sur lui faute d’avoir suffisament confiance en lui et ses qualités. En effet nous n’avons en général pas fait l’experience du Self d’un adulte bienveillant et protecteur lorsque nous avons vécu la situation traumatisante, c’est pour cela qu’une partie à du se détacher de nous et prendre un rôle protecteur.

L'auto-régulation, guidée par le thérapeute, permet d'identifier vos parties et retrouver l’accès à votre Self. A partir de votre Self, il sera possible de valider les intentions positives de vos protecteurs, et d’approcher vos exilés pour les aider à quitter la situation du passé dans laquelle ils sont restés coincés. Chacune de vos parts, protecteur ou exilé, pourra vivre une expérience secure, réparatrice et associée au Self.

Le modèle IFS expliqué en quelques minutes par son créateur Richard Schwartz

Le modèle IR® en détail par Francois Le Doze
(vidéo de 45 min)